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Prix de l’alimentaire : baisse-t-il ou faut-il s’attendre à une hausse ?

En mai 2024, l’indice des prix à la consommation alimentaire affiche une hausse annuelle de 2,9 % selon l’INSEE, soit un ralentissement net après le pic de 16 % enregistré en mars 2023. Certaines enseignes annoncent pourtant des baisses sur quelques références, tandis que d’autres signalent de nouvelles hausses à venir sur certains produits transformés.

Dans les coulisses de l’industrie agroalimentaire, les coûts de l’énergie, des matières premières et du transport connaissent des révisions permanentes, avec des impacts très contrastés selon les familles de produits. S’y ajoutent désormais des négociations commerciales avancées, qui rebattent le calendrier des ajustements tarifaires dans les supermarchés.

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Où en sont les prix alimentaires en 2024 ?

Impossible de l’ignorer : d’après l’Insee, la hausse des prix alimentaires atteint 2,9 % sur un an en mai 2024. L’inflation ralentit nettement depuis la flambée de 2023, mais le consommateur ne ressent pas pour autant d’allègement en caisse. Les prix alimentaires restent élevés, et la baisse promise par certains n’a rien de généralisé.

En pratique, les rayons n’évoluent pas tous au même rythme. Les fruits et légumes frais affichent parfois des étiquettes en léger repli, tandis que les produits transformés ou les marques nationales continuent de grimper. Dirigeants de la distribution et industriels pointent du doigt la pression persistante : matières premières, énergie, logistique. La nouvelle organisation des négociations commerciales, désormais bouclées plus tôt dans l’année, n’a pas permis une transmission immédiate de baisses éventuelles sur les linéaires.

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Du côté des industriels, on tente de relativiser : l’ANIA parle d’une stabilité relative, tout en soulignant que les niveaux atteints en 2023 servent désormais de référence. Les enseignes, elles, misent sur des opérations ciblées, mais le total du ticket de caisse reste élevé pour le consommateur.

Le pouvoir d’achat continue d’être mis à l’épreuve, notamment pour les foyers modestes, contraints à des arbitrages serrés. Les chiffres de l’Insee et les retours des distributeurs placent la France dans la moyenne européenne : aucune embellie spectaculaire à l’horizon, seulement une accalmie sur la vitesse de l’augmentation.

Pourquoi l’inflation ralentit sans entraîner de baisse significative

Le phénomène intrigue autant qu’il agace : l’inflation alimentaire ne s’emballe plus, mais les prix refusent de redescendre. Quand la hausse ralentit, cela ne veut pas dire que les étiquettes s’allègent, simplement que les augmentations s’espacent. Résultat : le panier moyen reste nettement plus cher qu’il y a deux ans.

Derrière cette résistance, plusieurs verrous. Les matières premières agricoles ont vu leurs tarifs baisser depuis les sommets de 2022, mais l’effet sur le prix final se fait attendre. Les industriels invoquent la volatilité persistante des marchés : le blé, le sucre ou les huiles restent exposés aux caprices du climat, aux tensions politiques, et à l’instabilité dans la zone de la mer Noire, toujours fragilisée par la guerre en Ukraine. Même l’énergie, dont les cours ont reflué, reste facturée plus cher qu’avant la crise.

Les négociations commerciales n’ont pas permis de revoir les prix à la baisse : les accords conclus en 2023 sont encore appliqués en 2024. Avancer le calendrier n’a rien changé : la grande distribution temporise, absorbe ou étale les variations pour préserver ses marges, évitant de relancer la guerre des prix.

La France se trouve donc face à une impasse. La hausse des prix ralentit, mais ni la structure des coûts ni le contexte géopolitique ne laissent entrevoir une décrue rapide. La stabilisation, pour l’instant, l’emporte sur le recul.

Hausse ou stabilisation en 2025 : à quoi s’attendre selon les experts

Du côté des industriels, des distributeurs ou des pouvoirs publics, l’incertitude domine. L’ANIA préfère rester prudente : pas de vague de baisses en vue, mais un risque de hausses localisées sur certains produits alimentaires. Les chiffres de l’Insee laissent entrevoir une certaine stabilité de l’indice des prix à la consommation pour l’alimentaire, mais revenir aux niveaux d’avant-crise n’est pas à l’ordre du jour. Les hausses des années précédentes continuent de peser lourd.

Quels paramètres scrutent les experts ? Voici les principaux leviers surveillés de près :

  • Le coût des matières premières agricoles, toujours imprévisible
  • La dynamique des négociations commerciales, dont le calendrier a changé
  • Les tensions géopolitiques qui persistent, notamment autour de la mer Noire
  • L’évolution des marges dans la distribution, enjeu de fond pour les enseignes

Au quotidien, tout dépend du rayon ou du produit. Certains aliments transformés pourraient voir leurs prix se stabiliser, voire reculer légèrement si les industriels réussissent à réduire le coût de l’emballage ou de l’énergie. D’autres, très dépendants du climat ou des marchés mondiaux, pourraient au contraire repartir à la hausse. Aucune flambée en vue, mais pas de dégringolade non plus : la stabilité sur un palier élevé s’impose.

Pour les ménages, cela signifie ajuster encore leurs choix de consommation alimentaire. Moins de viande, plus de marques distributeur, chasse active aux promotions : l’arbitrage devient la règle. Les experts rappellent que la France surveille de près ses prix alimentaires, mais que la période de flambée à deux chiffres appartient désormais au passé. Pour l’instant, le calme s’installe, tout en haut de la courbe.

alimentation prix

Face à l’incertitude, comment les consommateurs peuvent-ils s’adapter ?

Instabilité des prix alimentaires oblige, chacun doit revoir sa façon de remplir le chariot. Dans les allées des supermarchés, les stratégies évoluent. Beaucoup se tournent vers les marques de distributeur, jugées plus accessibles. D’autres traquent systématiquement les bonnes affaires, le réflexe de comparer les prix en direct via des applis étant devenu monnaie courante.

La consommation alimentaire en France se transforme. Les clients privilégient les produits bruts, réduisent la part de protéines animales, et misent davantage sur le local. Cette évolution, souvent contrainte par le budget, a aussi donné naissance à de nouveaux comportements : moins de gaspillage, surveillance accrue des dates de péremption, achats groupés pour réaliser des économies.

Les enseignes, elles, s’adaptent : formats familiaux, rayons vrac en expansion, programmes de fidélité repensés. Elles multiplient également les conseils pratiques pour acheter malin et limiter l’impact de la hausse des prix.

Quelques pistes concrètes émergent :

  • Miser sur les produits de saison, moins exposés aux variations brutales
  • Bousculer ses habitudes : tester d’autres formats, explorer les circuits courts
  • Optimiser le stockage : profiter des promotions sur les produits longue conservation

En 2024, la consommation de produits alimentaires devient un terrain d’adaptation permanente. Les Français inventent, contournent, réajustent. Chacun compose sa propre équation, entre vigilance et réactivité, pour ne pas subir le poids des étiquettes.